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L’amour de Tim Qo Tu vaincra, partie 6/9

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Avant ça, je suis allée à Halifax parce qu’il y avait un homme, il avait des gelures aux doigts. (Oh.) Il n’avait pas de gants. Et il a dû aller à l’hôpital et avait des pansements partout, et aussi aux pieds. J’ai donc entendu parler de ça, oh, mon cœur s’est serré. Alors je lui ai apporté des affaires.

Mais quand je suis allée à Halifax par la suite, nous avons eu un ennui. La neige était si mauvaise que l’avion est retourné à l’aéroport. (Ouah.) Et nous avions beaucoup d’animaux là-bas et d’autres choses. Je ne pouvais donc pas laisser un gars tout seul à la maison. (Oui.) Et nouveau. Il ne sait pas comment nourrir les chiens ni comment faire porter des vêtements chauds aux chiens avant de sortir dans la neige. La neige était si épaisse. J’ai dû rentrer. De Halifax à St John. Donc l’avion s’est arrêté, il ne partait pas. La compagnie aérienne a dit : « OK. Nous avons un hôtel pour vous tous, vous restez ici. Et demain le temps sera beau, nous vous ramènerons chez vous. » Tous les clients sont restés sauf moi. J’ai dit: « Je dois y aller. » Alors je suis sortie. Ils n’ont pas remboursé parce que je suis partie de mon plein gré. Ce n’est pas de leur faute. Je n’ai pas demandé non plus. J’ai dit : « Je dois partir. » Et puis ils m’ont dit : « Mais Vous n’aurez rien. » J’ai dit : « OK, pas grave. Pas de souci. Laissez-moi partir. Ensuite ils ont dit : « Mais le temps est si mauvais, Vous ne pouvez pas partir. Vous ne pouvez pas partir. » Avant ça, je suis allée à Halifax parce qu’il y avait un homme, il avait des gelures aux doigts. (Oh.) Il n’avait pas de gants. Et il a dû aller à l’hôpital et avait des pansements partout, et aussi aux pieds. J’ai donc entendu parler de ça, oh, mon cœur s’est serré. Alors je lui ai apporté des affaires. Au départ, je voulais les envoyer par la poste, mais personne ne savait où il habitait. (Oh.) Personne ne le savait parce que c’est un sans-abri. (Oui, Maître.) J’ai dit : « Alors, je dois me rendre à Halifax. Je suis sûre que quelqu’un doit le savoir. » Parce que la télé l’a rapporté. Alors peut-être que je dois y aller et demander. Ils savent probablement quelque chose, ou à une œuvre caritative quelque part. Quelqu’un doit le connaître.

Je suis donc allée à Halifax en avion mais je suis rentrée en taxi. Le chauffeur de taxi, elle était la seule qui avait osé me prendre car personne ne voulait y aller par ce temps. (Oh.) Vous ne pouviez même pas voir la route devant vous. Mais j’ai dit que je devais y aller. Mes animaux de compagnie. Alors, elle a accepté. J’ai dit : « Je vous payerai le double, le triple. » Elle a accepté d’y aller à cause de l’argent. J’ai dit : « Oh, Dieu merci. Très gentil de votre part. » Et puis elle a fait juste peut-être un demi-kilomètre, quelques centaines de mètres, et puis elle a heurté (quelque chose) et s’est enterrée avec nous dans une montagne de neige. (Oh. Mon Dieu.) Et heureusement, nous sommes tous sortis et avons creusé, creusé, creusé et puis nous sommes sortis. Alors, j’ai dit à mon assistant à cette époque, du Costa Rica. J’ai dit : « Tu conduis. Je ne peux pas faire confiance à cette femme maintenant. » (Oh, si dangereux.) Peut-être qu’elle était trop fatiguée ayant déjà conduit toute la journée. À cette heure, elle est censée ne plus conduire, se reposer. Mais à cause de nous, elle a eu pitié de nous, alors elle nous a emmenés. Et nous l’avons bien payée aussi. Mais je ne pouvais pas fermer les yeux, car je devais conduire avec lui. (Oui, Maître.) « À gauche. À droite. Tout droit. Non, non, non ! Ralentis. Ralentis. Maintenant OK, OK, OK. Vas-y, vas-y, vas-y, vas-y, vas-y. Vas, mais lentement, lentement. » Toute la nuit. Je ne sais pas combien d’heures de St John à Halifax. Il faisait même nuit. (Oui, Maître.) La nuit. Et qu’a fait le chauffeur de taxi ? Elle était assise à l’arrière. J’étais assise à l’avant. (Ouah.) Je devais surveiller, (Oui.) et le garder éveillé également. Nous devions parler et le garder éveillé. J’ai chanté, j’ai parlé, j’ai dirigé la circulation. Rien que lui, personne sur la route, au moins. Dieu merci. Et elle a glissé et elle a dérapé et elle a viré à gauche, à droite, etc. Je n’aurais pas dû faire ça. Mais j’avais confiance.

Mais avant cela, on a réussi à demander aux gens et on a trouvé ce sans-abri, on lui a donné de l’argent. (Incroyable.) Mais je lui ai dit : « Ne le dis à personne. C’est mieux pour toi. Juste pour toi. Ne dis pas aux gens que tu as de l’argent liquide. C’est dangereux. » Je ne peux pas lui donner un chèque, non ? Je lui ai donc donné, je crois quelques milliers de dollars en espèces, et des habits et des gants un chapeau et des casquettes, des chaussettes et des chaussures. (Ouah.) Des bottes. C’est un sans-abri, mais quelqu’un lui a donné une remise pour y vivre. Et l’association caritative d’une église l’a su. Alors en demandant, demandant, demandant, une personne a dit à une autre et une autre à une autre, et nous avons atterri là, et nous avons demandé à quelqu’un d’appeler le père de l’église et son épouse. Ils sont venus. Un couple très humble. Ils font de la charité. Ils aident les sans-abri, ils savent donc où il est. Ils nous ont emmenés à cette remise où il habitait. Ce n’est pas du tout une pièce. Il avait un canapé cassé, qu’ils lui ont donné. C’est mieux que rien. Et tout autour de lui il y avait des chaises et toutes sortes de meubles. Il n’avait que ce canapé et quelques mètres pour aller aux toilettes. C’est tout. Quelques mètres mais en zigzag. (Oui, Maître.) Et un poêle chaud ou quelque chose pour cuisiner. C’est tout. Et il vivait là mais au moins il était au chaud. Pourquoi a-t-il eu des gelures ? Parce qu’il est sorti pour chercher un emploi, pour travailler. Même travailler pour manger. Mais il n’avait rien pour se couvrir Je me souviens qu’il faisait moins de 40 degrés. (Oh !) Certains jours, (moins) 30, mais certains jours moins (que ça). Certains jours pire que (moins) 40. Je me souviens à peu près de ça. Trente est un jour plus chaud. Mais je me souviens qu’il faisait moins 40 degrés. J’ai dit : « Je ne peux pas croire que les gens vivent sous un tel temps ! » Je l’ai dit à mon assistant. Je ne peux pas croire que j’ai même pu marcher de la voiture au magasin. Je croyais que j’allais mourir de froid par un temps pareil. Avant j’imaginais, moins de 40, c’est incroyable d’y vivre ! (Oui.) On ne peut même pas faire de courses ni même aller chez le coiffeur !

Alors j’ai dit : « Oh, cet homme, il doit tant souffrir s’il n’a pas de gants ni de chaussettes. » Il fallait que j’y aille. Si je ne vais pas, il souffrira, mentalement. (Oui, Maître.) En imaginant combien de souffrance il doit endurer. Je souffrirais davantage à l’imaginer et à ne rien faire. Alors, je suis partie. Et c’est ainsi que cela s’est passé. Donc, heureusement, on est revenus à temps, on a donné à la dame l’argent, on lui a trouvé une chambre d’hôtel qu’elle se repose jusqu’au matin. Puis elle a pu conduire. J’ai dit : « Vous feriez mieux de dormir. Ne rentrez pas maintenant. Vous feriez mieux de dormir jusqu’à ce que le temps soit meilleur, sûr, puis vous conduirez. » Elle a dit: « OK, OK. » Alors, on lui a réservé une chambre à l’hôtel, on l’a payée, et on l’a laissée là. Puis on lui a dit au revoir. Quelqu’un est venu nous chercher. On a pu au moins avoir un contact téléphonique.

Je pensais vous avoir déjà raconté toute cette histoire, mais je ne suis pas sûre. Autre chose que vous voulez savoir ? ( Maître, c’était si touchant que Vous ayez voyagé jusqu’à Halifax juste pour une personne, et par ce temps si dangereux, ) Oui, peu importe. ( et c’est comme dans l’article. Il cite le directeur du magasin, ) Yes. ( qui regardait Maître remplir les chariots, et il a dit : « C’est incroyable. Je n’ai jamais vu une chose pareille, jamais, et je suis ici depuis cinq ans. Même nos comptes d’entreprise, rien de ce genre. » Donc même les entreprises qui font de la charité, ce n’était pas comparable à ce que Maître a fait. C’est donc vraiment remarquable. ) Ce n’était pas un magasin de charité. Ce sont des magasins différents dont nous parlons. L’église de St John est l’Armée du Salut, (Oui.) ils ont un magasin de charité. Et celui où j’ai acheté, c’est un magasin de vêtements de première classe. (Oui, oui.) J’ai donc aussi fait un don car au départ on voulait juste donner les vêtements et partir, mais le major de l’Armée du Salut m’a parlé du terrain d’à côté. Que s’il pouvait l’acheter, ils pourraient faire quelque chose. Peut-être qu’il pouvait avoir un refuge pour les sans-abri ou autre. J’ai oublié. Alors je lui ai donné l’argent pour acheter le terrain. Il était bon marché. Je suis surprise. (Ouah.) Peut-être parce qu’il s’agit d’une organisation caritative. Alors ils lui ont probablement donné à un prix moins cher ou autre. Ensuite il y en avait une autre, c’était une organisation différente, et je leur ai aussi donné de l’argent liquide parce que je ne peux pas retirer beaucoup plus d’argent. Tout ce que j’ai pu retirer ce jour-là, je leur ai donné ou plus, plus que j’avais retiré. Je crois que je ne pouvais obtenir qu’environ 20 000 dollars canadiens par jour.

Je n’ai jamais eu besoin d’autant, donc je n’ai jamais demandé plus. Et heureusement que j’avais déjà une carte de crédit ; avant, je n’en avais pas. J’étais en Amérique sans rien. Et mon argent – ma disciple avait un gros compte bancaire là. Et quand j’ai dit que je voulais avoir un compte joint, ils ont dit : « Vous voulez prendre son argent, n’est-ce pas ? C’est pourquoi Vous le voulez. » (Oh) Alors ils ne m’ont pas laissée. Ils ne m’ont pas laissée faire un compte joint avec elle. C’était mon argent et elle l’avait pris de Taïwan (Formose) pour moi quelques temps plus tôt. Tous les disciples ont de l’argent. Ils contrôlent mes affaires. Ils sont directeur de ceci et de cela. Je n’avais presque rien, avant. Maintenant j’en ai un peu, juste pour que je puisse montrer au monde que je ne suis pas ici ou là pour manger votre nourriture. Je suis capable de m’occuper de moi. Parfois pour séjourner, (pour) la résidence. Pour la bureaucratie, pour la paperasse. Sinon, je ne vois pas l’argent entrer. Bien sûr, je ne manque de rien. Si besoin, je peux demander bien sûr. Mais j’ai à peine besoin de quoi que ce soit. Je n’aime pas demander. Toute dépendance est vraiment contre ma nature, contre ma religion. Ils disent cela. Si je demande et que je n’ai pas, alors je ne demande plus. (Oui, Maître.) Ou si ce n’est pas fait automatiquement, alors je ne demande pas. (OK.) Je n’ai pas besoin de beaucoup Tout ce que vous voyez, mes habits et belle et tout ça, je porte ça juste pour le travail. C’est comme un uniforme. Un uniforme spécial. Le reste, je n’ai pas besoin de grand chose. Je peux porter des tenues bon marché, simples et confortables. (Oui, Maître.) Alors, il me faut peu de chose.

Même quand je n’étais pas Maître, je suis restée trois jours à Paris, affamée, sans travail. (Oh, mon Dieu.) Pas de travail, cherchant un travail. Je n’avais toujours pas dit aux gens que je n’avais pas d’argent, à ceux qui m’ont accueillie pour travailler là-bas. Et quand j’ai démissionné pour une raison sentimentale, ils m’ont demandée si je voulais un peu d’argent. J’ai dit : « Non, non, merci.  Ça va. » (Oh.) Je ne voulais pas qu’ils comprennent de travers. J’étais amoureuse de le maître de maison à ce moment-là. (Oh.) Je vous ai déjà raconté cette histoire. (Oui, Maître.) Parce que sa femme était très peu gentille avec lui. (Oh.) Il était médecin ; il était déjà très occupé et rentrait, devait faire ceci et cela pour les enfants. Et elle pouvait le faire. Mais ce n’était pas comme si elle le lui disait gentiment. Elle disait : « Hé, fait ceci ! Hé, va faire ça ! » Comme un ordre. Alors j’ai eu de la sympathie pour lui, ensuite ça s’est lentement transformé en une sorte de romance mais je ne savais pas. Mais je pouvais le contrôler jusqu’à ce qu’il le brise et puis j’ai dû m’enfuir. (Oui, Maître.) Parce que maintenant je savais qu’il avait aussi des sentiments pour moi, alors je ne pouvais pas rester. Cela aurait été dangereux. S’il avait été question de moi seule, j’aurais pu le contrôler, mais j’étais jeune. Alors, j’ai dit que je devais partir. Comme j’ai démissionné sur-le-champ, je n’avais nulle part où aller et pas du tout d’argent. (Oh.) – parce que j’étais étudiante. J’avais juste quelques dollars pour prendre le bus, mais pas assez pour acheter du pain. Si j’achetais du pain, je n’aurais pas eu d’argent pour aller quelque part pour chercher un emploi. Donc pendant 3 jours, je n’avais rien. Je me promenais dans le parc cherchant toujours un emploi, et un homme est venu et m’a offert 800 francs, l’argent français à cette époque. Je ne sais pas combien de dollars américains, peut-être la moitié. (Oh ouah.) Huit cent pour aller avec lui. J’ai dit : « Si vous ne partez pas, j’appellerai la police. » (Oh ouah.) J’avais alors l’air sérieux, donc il est parti. Il était au moins décent. (Oui, Maître.) Très décent. Même quand j’étais plus jeune. En Âu Lac (Vietnam), je suis allée dans une région et je n’avais pas beaucoup d’argent – vous savez, étudiante – et le propriétaire de la maison, l’ami d’un ami, m’a laissée y rester. Et ils ont préparé de la nourriture et l’ont laissée pour moi. Je ne savais pas s’ils l’avaient laissée pour moi ou non, car ils sont partis avant que je ne sorte de ma chambre. Je n’ai pas osé la manger. Alors je suis sortie, j’ai juste mangé du pain et bu de l’eau. (Oh, mon Dieu.) Donc, pour demander quelque chose pour moi, c’est très… Je ne me sens pas à l’aise. (Oui, Maître.)

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